Le leadership régénératif par Charlie Felgate

Le 20 janvier dernier, nous avons reçu Charlie Felgate à l'occasion de notre campus d'hiver 2023. Celui-ci nous a parlé du leadership régénératif et de comment il l'a intégré au fur et à mesure dans sa vie professionnelle et personnelle.

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"J’ai découvert le leadership régénératif il n'y a que deux ans. J'étais sur un exercice de vision où l’on s'était posé la question suivante : « Aujourd'hui, la RSE nous permet juste de faire moins pire, finalement ? ». J'ai commencé à rechercher ce qui existe et qui pourrait faire en sorte qu'une entreprise ait un impact positif sur la planète et sur les gens. On était parti à la recherche de modèles qui ont la vertu d'être positifs, et ce qu'on a trouvé, c'est la nature. En fait, le regenerative leadership, ça met le vivant au centre du modèle et l'entreprise doit ensuite s'aligner avec la nature. Je suis convaincu qu'il n'y aura pas de regenerative business si on n'a pas des leaders régénératifs. On doit devenir, nous-même, alignés avec la nature.

On pourrait ici penser à une entreprise qui s’appelle Interface. Interface est une entreprise américaine qui fond de la dalle de moquette. Ray Anderson en est le fondateur, et en 1994, il a eu cette vision disant que son entreprise n'aurait pas d'avenir si elle ne s'alignait pas avec la nature. Aujourd'hui, 28 ans après, Interface est peut-être le modèle qui a le moins d'impact sur la planète, mais aussi qui réplique par biomimétisme les actions de la nature. Leur dernière usine située à Amsterdam opère quelque part comme une forêt. Évidemment, ce n'est pas parfait, pour fonctionner exactement comme la nature, il faudrait que toutes les parties prenantes travaillent et marchent en symbiose avec cette dernière, on n’en est pas encore là.

Si on regarde une entreprise comme la permaculture, par exemple, ou même les permaentreprises en général, on va commencer à parler des choses qui sont contre-culturelles dans l'entreprise et contre-comportementales, comme s'auto-réguler et se fixer des limites. Il n'est pas facile aujourd'hui pour l'entreprise de se fixer des limites parce qu'elle oscille dans un environnement de croissance, cependant la nature ne fait pas ça. Elle s'auto-régule et donc, on doit apprendre à accueillir ce message, à se fixer des limites et à s'auto-réguler pour se poser des questions : « Quel est le bon niveau de profit ? Combien de dividendes ? À quel point je vais être OK pour réinvestir équitablement la valeur créée dans l'environnement et dans la société ? ».

En 2015, nous avons découvert les 17 objectifs de développement durable que nous connaissons tous. En fait, c'est un peu le business plan de l'humanité. Il y a un niveau de conscience qui s'est installé, mais finalement, les gens n'étaient pas suffisamment câblés pour les traiter, pour les résoudre. On a vu ces objectifs comme des challenges techniques, cérébrales, et non comme les défis de compassion et de l'empathie.

Les Inner Development Goals, ou Objectifs de Développement Intérieurs, sont 23 skills comportementaux qui vont énormément nous aider à visualiser ces problématiques d'une autre manière. Cela ne va pas être facile ou confortable de changer les perspectives, parce qu'on doit se poser des questions assez importantes qui vont peut-être mettre sa propre liberté en question, cependant, il va falloir y aller."

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