Interview de Joël TRONCHON, Directeur Développement Durable Europe chez L'Oréal, par Anne-Laure PAMS, Directrice de l'activité Leadership Development et Executive Coach chez Grant Alexander.
"Un leader à impact, c'est un leader qui se soucie d'un triple impact, en gros, des conséquences de ses décisions. D'abord sur le plan environnemental, mais pas que le carbone. Il y a aussi les ressources, l'eau, la biodiversité. Après, il y a les impacts dont il doit avoir conscience sur le social, donc sur les équipes en interne, sur des décisions éthiques, sur des décisions de partage de la valeur ; et à l'extérieur de l'entreprise, notamment, quel impact positif, il peut avoir sur un écosystème d'associations, par exemple, d'ONG. Et puis, le dernier impact, il est important, c'est l'économique, puisqu'il faut aussi que tout ça se fasse avec une équation économique qui génère de la valeur pour que l'entreprise soit pérenne."
"Ce qui est commun à tous les leaders à impact, c'est l'alignement ou la cohérence qu'ont les leaders à impact entre leur valeur personnelle, un socle de valeurs qu'ils ont développées et leurs actes. Ça, c'est quand même le trait fondamental.
Après, il y a une deuxième compétence qu'ils partagent, c'est le fait de savoir travailler en écosystème, savoir travailler en partenariat avec des métiers différents, casser les silos. Ça aussi, ça fait partie des choses qui sont extrêmement communes chez les leaders à impact."
"Le leadership à impact, ça émerge dans des organisations où, bien sûr, il y a une culture, entre guillemets, bienveillante, qui facilite l'émergence de ces idées ou de ces approches. Bien sûr, dans des cultures où les dirigeants et les actionnaires — je le précise, parce qu'il faut qu'il y ait les deux — sont ouverts à ces sujets-là, c'est sûr que ça facilite l'émergence d'une culture à impact et des leaders.
Mais il y a aussi des leaders à impact qui, eux-mêmes, avec leurs convictions et l'aide de l'écosystème extérieur, qui vont apporter ces sujets dans l'entreprise et faire bouger des comités de direction et les actionnaires. Donc, ça marche dans les deux sens. Il ne faut pas non plus tout attendre des actionnaires ou de la Direction générale, il faut aussi soi-même proposer des approches. Donc, il y a un mélange de top-down et de bottom-up qu'il faut absolument avoir."
"Je dirais que, déjà, il faut bien choisir l'angle par rapport à sa propre légitimité de compétences. En clair, les leaders à impact, ils n'ont pas forcément tous besoin de s'appeler des « responsables » ou « directeurs développement durable ou RSE ». En clair, dans chacun des métiers, vous pouvez faire de l'impact. Donc, mon conseil, c'est plutôt de se dire : « Dans mon métier actuel, comment je peux arriver à faire de l'impact social ou environnemental, à l'intérieur même d'un métier que je connais très bien, et pour lequel, d'ailleurs, j'ai une légitimité. »"
Prenez un moment avec nos consultants pour partager vos besoins et questionnements et nous construirons une offre personnalisée