Interview de Caroline RENOUX, DG de Birdeo & People4Impact, par Yolande GOUZALCH, Executive Coach chez Version Originale.
"Un leader à impact positif, c'est avant tout un leader qui est capable de réinventer le paradigme du succès, c'est-à-dire qui va être capable de proposer autre chose que 10 % de croissance ou faire 10 % de mieux que les concurrents, et qui va être capable de définir une performance sociale, environnementale, et de faire en sorte que la performance financière, parce que celle-ci reste cruciale, soit au service de ces performances.
Ensuite, c'est quelqu'un qui a du courage, qui est tenace, parce que les messages à faire passer sur ces sujets ne sont pas simples, ils ne sont pas faciles. Tout le monde est d'accord sur le but à atteindre, mais sur les moyens et le temps pour y aller, là, il y a quand même pas mal de désaccords.
Après, c'est quelqu'un qui a une excellente culture générale du sujet. On ne peut pas être expert de tout sur la RSE, mais en tout cas, il faut connaître par exemple les objectifs de développement durable, les limites planétaires, et comprendre comment ça, ça s'intègre dans son business model, et puis être capable de le transmettre aux autres.
Et enfin, il faut beaucoup d'humilité parce que face à la complexité de l'enjeu, on n'a pas toutes les réponses. Donc il faut toujours rester très humble."
"Chez les décideurs, on sent vraiment qu'au niveau des recrutements, on va nous demander des gens qui sont capables d'aller dans ces deux mondes, de faire la transition. C'est-à-dire des gens qui comprennent le business dans la façon dont on le fait aujourd'hui, qui sont capables, qui connaissent les codes, et puis des gens qui aussi sont déjà capables d'assurer la transition de ce qu'il faut pour demain. Donc, il y a vraiment cette complexité d'être entre les deux mondes."
"Les ETI, c'est vrai que c'est plus récent sur le sujet, enfin qu'on entend parler d'elles sur le sujet, et qu'elles s'intéressent au sujet, ça fait à peu près deux ans je dirais. Ceci dit, les ETI, et il y en a beaucoup qui sont vraiment bien implantées localement, ou alors au niveau du capital familial, souvent c'est des entreprises qui font des choses déjà formidables.
Donc le premier point, c'est déjà de regarder ce qui est fait, et puis ensuite c'est de nommer quelqu'un, alors c'est bien que ce soit quelqu'un qui soit au niveau du comité exécutif, qui, sur la base du volontariat, parce que la motivation, c'est quand même hyper important sur ces sujets, ait envie de prendre ces sujets. Et l'idée c'est de se rapprocher d'organismes comme l'ADEME, comme la BPI qui ont pas mal de boîtes à outils, ou bien les associations professionnelles.
Là, ça donne déjà quand même pas mal de guides sur ce qui est fait, sur ce qui peut se faire. Et puis il y a pas mal de formations aussi qui sont gratuites, qui permettent de sensibiliser tous les collaborateurs de l'entreprise. Et puis pour compléter, éventuellement prendre un expert, soit un consultant soit un freelance, sur quelques sujets précis."
"Aujourd'hui, devenir leader à impact, c'est vraiment un formidable outil de progression de carrière. Et je n'aurais pas forcément dit ça il y a encore quelques années.
La première chose à faire, c'est vraiment se former et s'informer, parce que les sujets, ils sont très complexes. Il faut les aborder avec humilité, il faut essayer de les comprendre. Et puis il faut vraiment rester au maximum connecté dans les réseaux, auprès de ses pairs, auprès de ses concurrents, auprès des associations.
Et dernier point sur le leader à impact, et pas des moindres, c'est qu'il doit vraiment savoir travailler en coopération et en coopétition, c'est-à-dire avec ses compétiteurs. Parce que sur ces sujets, c'est crucial de travailler avec ses fournisseurs, avec ses parties prenantes, avec ses collaborateurs pour avancer au mieux sur les sujets."
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