Nous avons reçu Alexandre Gérard jeudi 28 mai lors de notre deuxième Happy Leadership Moment de l’année sur un sujet précieux dans une équipe : la confiance. PDG de Chronoflex, Alexandre Gérard venait témoigner de son parcours de dirigeant à leader libérateur dont l’entreprise aujourd’hui connaît un succès sans précédent.
Chronoflex est aujourd’hui ce qu’on appelle une entreprise libérée. Alexandre, avec beaucoup d’humour et un recul bienveillant, nous a raconté l’histoire de son entreprise et ce qui l’a amené à libérer son entreprise. Récit
La crise
Chronoflex a été fondé en 1993 et connait une belle croissance jusqu’en 2008, date à laquelle la crise la frappe de plein fouet. En 2009, l’année cauchemar : les résultats sont mauvais et il doit licencier du personnel. Alexandre cherche des solutions pour redresser la barre, en vain.
La prise de conscience
Invité à une conférence de Jean-François Zobrist, leader libérateur de FAVI, Alexandre prend conscience de sa responsabilité dans ce qui arrivait. Selon lui, il avait commis deux erreurs
« Je mettais tout le monde en prison. En gérant les 3% de tire-au-flanc avec des notes de service destinées à toutes les équipes, j’empêchais toute créativité et forme d’autonomie »
« Je dirigeais seul et demandait aux autres d’exécuter ».
A la fin de la conférence, il demande à Zobrist ce qu’il peut mettre en place pour changer la donne. Zobrist lui répond simplement : « démerde-toi ».
Agir sans dire
Alexandre engage alors une réflexion profonde mais discrète sur le fonctionnement de son entreprise et surtout sur lui-même. Il découvre des notions importantes d’implication, de parité et d’autonomie dont ses collaborateurs ont besoin pour être épanouis dans leur travail. Il réunit ses équipes pour une session de brainstorming collectif et constuire la philosophie de l’entreprise.
Une vision commune émerge « la passion d’entreprendre différemment pour la réussite de votre client ». Une vision structurée autour de 4 valeurs :
La performance par le bonheur
Cultiver l’amour du client
Des équipes respectueuses et responsables
Un esprit d’ouverture et une ouverture d’esprit
3 grandes étapes
Alexandre s’est d’abord attaché à libérer le chemin des collaborateurs pour leur apporter plus de dynamisme. Il leur a donc permis de se débarrasser de leurs cailloux, toutes ces choses du quotidien qui consomment de l’énergie pour rien : un logiciel qui fonctionne mal, une box internet qui saute toutes les heures…L’objectif : une équipe dirigeante qui devait répondre à toutes ces demandes en 48 heures afin de simplifier le travail des équipes. Pari gagné
La seconde étape s’ancrait dans le besoin de parité : il fallait supprimer tous les signes distinctifs de pouvoir. La liste a été faite avec les collaborateurs. Résultats : plus de places de parking attribuées, un CODIR ouvert à tous, des smartphones pour tous et un patron qui n’arrive plus en premier et ne repart plus le dernier.
Enfin, dernière étape et non des moindres. Alexandre la compare à un saut en parachute : une fois qu’on a sauté, remonter dans l’avion est impossible. Le 7 janvier 2012, l’équipe dirigeante réunit tous les collaborateurs. C’est officiel et public : le pouvoir désormais leur appartient.
Développer et laisser décider
Les équipes peuvent décider de l’organisation de l’entreprise, définir le rôle des managers et les nommer. Elles s’occupent également des recrutements et cooptent les capitaines qui sont en charge pendant 3 ans sur la base de l’influence et de l’exemplarité. Des capitaines ? Les équipes sont désormais structurées en speed boat. Des groupes de travail émergent sur des sujets allant de la rémunération à la prochaine journée de team-building.
Il a fallu accompagner ces collaborateurs qui n’avaient pas l’expérience de participer ou d’animer un groupe de travail. Mais le développement de ces nouvelles compétences a renforcé l’engagement des équipes et leur capacité à s’auto-diriger. Les équipes gagnent en réactivité et en performance.
Alexandre prend huit mois de congés et revient : l’entreprise va mieux qu’à son départ. Apprendre à lâcher son ego a été une vraie délivrance pour lui et son entreprise.
Au cœur du système : la confiance
Alexandre avait rencontré Isaac Getz et retient ces quatre principes de leurs échanges :
Ecoute tes collaborateurs
Partage ta vision
Arrête de motiver
Sois le gardien de la culture d'entreprise
Chronoflex s’est ainsi transformée. Le rôle du patron aujourd’hui est de s’assurer que l’entreprise va dans la bonne direction. Peu importe qu’elle prenne une nationale ou une autoroute. Le gardien du temple comme Alexandre l’appelle doit être au courant des décisions prises mais fait confiance sur leur mise en œuvre et acceptent les erreurs.
Il remet sans cesse la vision au cœur de l’action. Les managers quant à eux, n’ont pas disparu, au contraire. Leur expertise est sollicitée et ils apprennent à jouer un autre rôle.
La recette
Il n’en existe pas. Alexandre nous l’a redit : « il y a autant de chemins pour libérer une entreprise qu’il y a de patrons ». Mais il s’accorde bien volontiers avec Isaac Getz : « l’égo du patron et les peurs, c’est ce qu’il faut soigner en premier pour libérer une entreprise. »
Et de conclure :
« La refonte sociétale viendra des organisations. J’en suis convaincu. »
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