Proximité, camaraderie, paternalisme ou bien distance respectueuse ? Nombreux sont les patrons à se demande quelle attitude adopter avec ses salariés. Au fond, existe-t-il une attitude idéale ? Pierre-Franck Moley, dirigeant d'une agence de communication parisienne, et la coach Valérie Rocoplan, fondatrice et dirigeante de Talentis apportent leur éclairage sur le rôle d’un chef d’entreprise.
Hopscotch a beau être une agence de communication, la familiarité propre au secteur n’est pas de mise dans les locaux de l’entreprise. « Ce n’est pas la finalité d’un patron de se faire apprécier, mais c’est une vertu nécessaire, explique Pierre-Franck Moley, co-associé de l’agence conseil en communication parisienne Hopscotch. On ne l'apprécie pas parce qu’il est « cool », mais parce qu’il incarne la bonne personne à la bonne place. »
Le dirigeant d’Hopscotch, n’est pas du genre à pratiquer la tape sur l'épaule. Pas plus que le tutoiement ou l’utilisation du prénom de ses collaborateurs. Ce qui n’exclut pas la proximité. Ainsi, si Pierre-Franck Moley cultive une certaine distance de rigueur, il s’octroie de temps en temps une petite respiration avec ses collègues et salariés dans la boîte de nuit située non loin des locaux d’Hopscotch. Une manière de casser une forme de routine et de renforcer le sentiment d’appartenance à l’entreprise. Mais pour Pierre-Franck Moley, le rôle essentiel du patron reste d’être reconnu pour sa compétence. « A défaut de se faire aimer en tant qu’individu, souligne-t-il, on peut se faire apprécier en tant que professionnel. Clarté, bienveillance et soutien sont les vraies valeurs à défendre. »Afin de cerner l’attitude que devrait adopter un chef d’entreprise, Pierre-Franck Moley avance trois éléments indispensables.
Ces conseils, Valérie Rocoplan, fondatrice et dirigeante de Talentis, leader de l’executive coaching, a accepté de les passer au crible. En préambule, elle se range à l’avis de Pierre-Franck Moley : « Mieux vaut éviter le piège des patrons narcissiques qui veulent à tout prix se faire aimer de leurs salariés. Le risque : tomber dans la démagogie. »
#1 Donnez du sens à votre entreprise / Développez le sentiment d’appartenanceTel est l’objectif premier du manager, selon Pierre-Franck Moley. « L’attente des collaborateurs est plus d’adhérer à un projet que de signer un contrat », poursuit-il. Dans ce contexte, le responsable doit agir comme une courroie de transmission en donnant un cap à ses collaborateurs. La clarté est ici le maître-mot : elle donne du sens à la mission des salariés et leur permet d’intérioriser les valeurs portées par l’entreprise.
L’avis de Valérie Rocoplan : l’enjeu est d’engager ses collaborateurs afin qu’ils croient à ce que fait l’entreprise.
#2 Soyez bienveillant / Misez sur la bienveillanceLe vieux management autoritaire et pyramidal a vécu : les entreprise ont adopté une gestion plus horizontale et participative ; la politique du contrôle a laissé place à la bienveillance. « Ce n’est pas la méthodologie du chef qui doit s’imposer, souligne Pierre-Franck Moley. Plus on s’élève dans la hiérarchie, moins on maîtrise l’opérationnel. Vous devez reconnaître que vos salariés travaillent correctement et qu’ils sont de meilleurs professionnels dans leur métier que leur top management. » Le patron dispose en effet d’un formidable levier de motivation dans son arsenal : la reconnaissance. A contrario, laissant désormais plus de libertés à ses collaborateurs, il est en droit de fixer un degré d’exigence plus élevé.
L’avis de Valérie Rocoplan : le dirigeant doit être un mentor et un challenger. Il doit laisser les collaborateurs travailler de manière autonome et créer une atmosphère de travail stimulante.
#3 Comportez-vous en facilitateur / Identifiez les freinsEncourager et soutenir les salariés fait partie intégrante du rôle d’un patron. Le manager ne doit en effet jamais oublier qu’il est d’abord et avant tout au service de ses collaborateurs. « Etant présent dans l’open space aux côtés de mes salariés, je me place au même niveau et me rend disponible, analyse Pierre-Franck Moley. Il ne faut pas se comporter en évaluateur mais être à la fois un coordinateur et un facilitateur. »Par ses actions et son comportement, le patron doit simplifier la mise en marche des projets et aider les salariés à remplir les objectifs fixés. « Il fait la jonction entre les hommes et leur environnement de travail », ajoute le patron d’Hopscotch. Sa position centrale lui confère une responsabilité : il doit anticiper les réponses à apporter aux problèmes en identifiant les entraves et en réorientant si besoin les équipes. Enfin, le manager doit aussi prendre en compte l’évolution des savoir-faire de ses collaborateurs et leur avancement. « On doit avoir à cœur de les faire grandir », glisse Pierre-Franck Moley en guise de conclusion.
L’avis de Valérie Rocoplan : faire des feed-backs réguliers à ses collaborateurs est l’un des critères les plus importants de reconnaissance et d’engagement des moins de 35 ans.
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