Le coaching est devenu ringard ! C'est ce qu'a déclaré un DRH d'un grand groupe lors d'un évènement ICF. S’agissait-il là d’une simple pique, ou était-ce un moyen de dire tout haut ce qu’une grande partie de ses confrères pense tout bas ? Nous avons décidé de demander à Valérie Rocoplan, CEO de Talentis et Executive Coach, son avis sur l'avenir du coaching professionnel :
Valérie Rocoplan : Le coaching est arrivé en France au début des années 80, porté par des coachs tels que Vincent Leenhardt, Alain Cardon ou François Delivré. Ces derniers ont beaucoup œuvré à ce que le coaching soit reconnu comme une pratique professionnelle. Aujourd’hui, il est temps d’assurer la relève ! En effet, depuis, les pratiques de coaching professionnel et les méthodes de formation de certaines écoles de coaching ont très peu évolué. Or, entre temps, le monde de l’entreprise s’est transformé. Le leadership a changé, tout comme le rapport au travail.
Selon moi, il n’est pas possible de se dire : « Le monde de l’entreprise change et le coaching tarde à se transformer. »
Je ne pense donc pas que le coaching soit devenu ringard. Il doit en revanche s’adapter aux nouveaux modes de fonctionnement des organisations et surtout aux nouveaux besoins exprimés par les talents. Sinon, il risque être considéré comme une pratique désuète.
Valérie Rocoplan : Chez Talentis, nous avons la conviction que ce sont la posture du coach, ses compétences et ses outils qui sont bousculés. Notamment la capacité à accueillir les transformations du leadership et les transformations du rapport au travail.
Il reste bien entendu des fondamentaux comme les 11 compétences de l’ICF que tout coach doit maîtriser.
C’est davantage la manière, le processus selon lequel on va accompagner les coachés qui va évoluer.
Finies les 8 sessions d’1h30 systématiques ! Si ces dernières restent très utiles pour certains talents, ces derniers sont de plus en plus nombreux à souhaiter une évolution des modalités. Bénéficier de coachings plus courts, plus opérationnels, plus pragmatiques.
L'objectif : travailler des sujets plus spécifiques comme la prise de parole ou la préparation d’une réunion importante.
En France, le coaching a longtemps servi le développement personnel via des accompagnements très longs, très transformationnels. Bien que ce type coaching ait toujours son utilité, il y a en parallèle une demande croissante de coachings très opérationnels, efficaces et sur des temps limités.
Valérie Rocoplan : Oui tout à fait. Chez Talentis par exemple nous adaptons en permanence nos modalités d’accompagnement aux aspirations des personnes coachées et aux besoins de leurs organisations.
Le coaching « in situ » en est un bon exemple.
Dans le domaine du sport, un entraîneur est présent le jour J pour coacher son équipe. Dans le cadre d'un coaching professionnel, il est important qu’un coach puisse voir son coaché évoluer au sein de son équipe et ainsi de l’accompagner directement en situation.
Nous croyons aussi énormément en la rénovation des pratiques du coaching par l’arrivée de nouvelles méthodes de facilitation. Le Design Thinking, l’intelligence collective en sont des exemples.
Ces méthodes ont énormément de succès car elles sont ludiques, efficaces et transportent le collaborateur dans des environnements qui sont conviviaux.
C’est en s’enrichissant de ce type de méthodes que le coaching peut se rafraîchir.
L’objectif est d’explorer des méthodes de coaching moins « sérieuses », plus métaphoriques.
Le coaching est une pratique qui, en France, est souvent axée sur la transformation profonde et réflexive. Or, chez Talentis, nous sommes convaincus qu’en plus d’être un moyen de transformer radicalement sa façon d’être et de penser, le coaching peut également être un mode d'accompagnement plus ponctuel, tout en restant une expérience tonique, agréable et fun.
Tant sur le plan professionnel que personnel.
Dernier point, les talents souhaitent davantage de flexibilité et d’agilité dans leur pratique du coaching. C’est pourquoi chez Talentis nous avons développé Click & Coach, une plateforme digitale de coaching premium personnalisée.
En 3 clics, elle permet de choisir son thème de coaching, son coach et le jour et l’horaire de sa séance.
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à faire appel au coaching professionnel en ligne.
En 2019 dans le monde, la part des coachings effectués à distance a dépassé celle de ceux effectués en face : 35 % vs 32 %
Valérie Rocoplan : La transformation de l’entreprise est liée à une transformation sociologique de la culture « Y » dans laquelle nous baignons.
La culture « Y » met en avant la quête de sens, l’expérience, le fun et l’apprentissage permanent.
En 2018 les coachs doivent se calquer sur ces notions fondamentales et se demander en permanence : « Est-ce que ce que je propose permet au collaborateur de vivre une vraie expérience de développement ? ».
Parfois, les petites « capsules d’apprentissage » progressives sont plus efficaces que des séminaires intenses de 3 jours; mais selon les objectifs, l’inverse peut être tout aussi vrai.
L’enjeu pour le coach de demain sera donc de déterminer, grâce à sa connaissance fine de l’organisation et des talents qui la constituent, quelles seront les modalités d’accompagnement adaptées.
Valérie Rocoplan : Trop de coachs se contentent encore d’utiliser les mêmes outils que ceux qu’ils ont appris en formation. Ils remettent insuffisamment en question la façon dont ils perçoivent l’entreprise, le management et le leadership. Ils utilisent les mêmes standards qui datent des années 80 ou d’avant.
Par exemple le modèle de Maslow ou encore la Théorie de la Motivation qui date des années 60.
Je ne dis pas que ces théories ne sont plus valables mais il faut les challenger, voir plus loin.
Les coachs doivent se demander : «Où est ce que je peux aussi aller me former ? En neurosciences, en Design Thinking, en psychologie positive ? » Les coachs que nous recrutons chez Talentis justifient tous d’un apprentissage permanent, à la fois sur les sujets du coaching, mais aussi sur ce qui se passe en dehors de l'entreprise. Au contact de psychologues, de prospectivistes, ils cherchent à comprendre le monde de demain. Ils connaissent parfaitement ce qui va impacter les entreprises dans le futur pour répondre de la manière la plus adaptée aux besoins des collaborateurs et des organisations
Valérie Rocoplan : Nous avons entendu qu’un certain nombre de clients se plaignaient de coachs dont la posture est trop basse, qui sont trop lents et pas assez dynamiques. A la place ils veulent des coachs « punchy », enthousiastes…La pratique du coaching telle qu’elle est apprise dans les écoles est encore et toujours trop « position basse ». A savoir, trop neutre, prônant l’absence de sourire, la plus désincarnée possible.
Ma conviction va à l’inverse de ça. Je pense que les gens ont besoin de chaleur humaine, de convivialité… STOP à la religion du coach qui ne donne pas d’énergie.
Il faut challenger davantage les coachs sur ces questions de posture. C’est un métier qui se rapproche de plus en plus du coach sportif et moins du psychologue.
Valérie Rocoplan : Je leur dirais de demander du feedback à leurs clients et d’agir en conséquence.
Si on fait toujours la même chose, on arrivera toujours au même résultat. Trop d’entreprises se plaignent d’être sans cesse approchées par des coachs indépendants parfois auto proclamés.
Comme tous les talents qu’ils accompagnent, les coachs ont besoin de se former et d’évoluer en permanence.
Chez Talentis, nous souhaitons vivement les accompagner dans les évolutions de leur métier, pour leur permettre d’être toujours performants et pertinents dans leur rôle.
Je conclurai en disant que le coaching n’est pas ringard, mais que si le coaching « à la papa » est mort, alors vive le coaching 3.0 !
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